Les Moulins à Foulon

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Introduction

Louviers fut, du XVIIe au XIXe siècle, une grande cité drapière.
Si l'essentiel du travail de la laine se faisait alors dans la ville intra-muros, deux activités cependant étaient dispersées dans les campagnes environnantes : le filage, employant une main d'oeuvre féminine de villages ruraux, et le foulonnage, sur les sites hydrauliques tout au long de l'Eure et de son affluent l'Iton.
C'est ainsi que discrêtement, les moulins à eau d'Amfreville firent leur entrée dans l'histoire locale...

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Us et coutumes du Moyen-âge

C'est au moyen âge qu'apparurent trois des quatre moulins du village. Placés sur la rive gauche de l'Iton, ils utilisaient la force hydraulique de la rivière pour moudre le blé en farine.
Deux d'entre eux appartenaient au seigneur d'Amfreville, le troisième à celui du lieu-dit voisin : Les Planches.
L'Iton était en effet la propriété de ces seigneurs pour la part qui traversait leurs domaines. Ils y avaient droit exclusif de pêche et d'y faire tourner des moulins...
Les trois moulins étaient bannaux, c'est à dire que les Amfrevillais devaient obligatoirement y faire moudre leurs blés moyennant le paiement d'une redevance.

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Situations et dates de construction

D'amont en aval, on trouvait d'abord le "moulin d'Amfreville" puis le "moulin de Quatremare". Ils sont mentionnés pour la première fois dans une chartre médiévale datant de 1325.
Le troisième, le "moulin des Planches", est cité dès 1226.
C'est au XVIIe siècle, seulement, qu'apparut le premier moulin à foulon que Guillaume Guyot, seigneur d'Amfreville, installa sur la rive droite de la rivière, en face de son moulin à blé, le "moulin neuf".

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Qu'est-ce que le foulonnage ?

Le foulonnage consistait à dégraisser les draps de laine dans l'eau de la rivière.
Pour cela, on plaçait l'étoffe dans une cuve remplie d'eau et de terre glaise, puis elle était frappée succéssivement par trois paires de pilons mues par la force hydraulique.
Cette opération, en feutrant les fils de laine, apportait aux draps une douceur particulière.
A Amfreville, on travailla surtout la laine d'agneau, plus aisément feutrable.

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Grandeur et déclin

L'industrie lovérienne atteignit son apogée au XVIIIe siècle...
Dans la ville, sur les bords de l'Eure, les places devinrent rares : les moulins à blé, à tan et à draps se disputaient la moindre chute d'eau...
Cette saturation de la rivière, associée à la recherche d'une certaine qualité des eaux, incita plusieurs fabricants de Louviers à venir fouler les draps à Amfreville.
Dés lors, les offres alléchantes des industriels précipitèrent la disparition des derniers moulins à blé.
Les habitants d'Amfreville durent apporter leurs blés aux moulins des villages voisins...
A partir de 1830, l'activité drapière déclina. Les grands manufacturiers déménagèrent et les moulins changèrent plusieurs fois de propriétaires.

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Que sont-ils devenus ?

Autour de 1900, tous les moulins d'Amfreville furent contraints à la reconversion.
Le "moulin d'Amfreville" devint une scierie, puis une maison d'habitation. On peut encore admirer sa roue et son mécanisme.

roue a aube

Le "moulin neuf" devint une megisserie, l'usine fut démolie en 1943. La roue hydraulique fut toutefois préservée et servit en temps à produire de l'électricité.
Le "moulin des Planches" devint une usine de broyage et de pilonnage de drogues et métaux. Il fit travailler plusieurs générations d'Amfrevillais. Vers 1937, un incendie ravagea une grande partie de l'usine et malheureusement, sa roue hydraulique fut enlevée après la guerre.
Quant au "moulin de Quatremare", il fut démoli et abandonné...

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Extraits d'un article rédigé pour le journal communal par Monsieur Jean-Marc Lefebvre.

sources : Archives départementales de l'Eure et de Seine Maritime Archives communales

remerciements à M. Lefebvre, à Mme Didier, Mme Deruelle, M. Capelle

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