<hier>WEBLOG</hier>

Mercredi 3 décembre 2003 | link |

Grise mine

Il y a des moments, comme ça, où chaque matin apporte son lot de grisaille, où, couche de gris par dessus couche de gris, l'horizon devient de plus en plus sombre.
Petit à petit, jour après jour, on sent la fatigue qui s'accumule. Tellement fatigué qu'on en arrive même à s'endormir devant les cultissimes Tontons Flingueurs. C'est dire si ça va mal...

Je me fais l'effet de ces éponges de mauvaise qualité qui se gorgent de liquide sans le retenir, et avec lesquelles on n'essuie rien.

Marre de les voir perdre leur jeunesse, marre de les voir s'auto-détruire. Marre de ne pas pouvoir les imaginer en adultes responsables et accomplis.
Marre de notre impuissance...

Masochisme

Les enseignants ne sont jamais sortis de l'école

Pour que les valeurs de l'école soient reconnues, soutenues par l'ensemble de la société, je pense que les acteurs de l'école, principalement les enseignants, devraient FAIRE PARTIE de la société.
Or il s'agit, pour la plupart d'entre eux, de personnes entrées dans l'univers de l'école vers 3 ans, et qui n'en sortiront qu'à l'age de la retraite.
Est-ce caricature de penser qu'en plus, pas mal d'enseignants vivent en couple avec d'autres enseignants ? Ont des parents, des frères et soeurs, des enfants, des amis enseignants eux-mêmes ?
Un enseignant ne vit pas dans le même univers que ses voisins, que les parents de ses élèves, ni même que ses élèves.
Pour ma part, cadre sup dans une entreprise, j'adorerais enseigner un an ou deux. J'aimerais bien aussi être libre les mercredis et vacances scolaires, finir mes journées de travail de temps en temps à 16h30, à l' "heure des mamans"... [...]

Les enseignants sont la profession la moins équipée de téléphones mobiles. La plus résistante aux innovations technologiques.[...]

Oui à la décentralisation

[...]Mais qu'en pensent les syndicats? N'oublions pas qu'ils sont les premiers à vivre de cette centralisation de l'école.
Et malheureusement, c'est cette même poignée qui détient le pouvoir de nuisance. Elle le détient sans partage, égoïstement. Ces barons du syndicalisme, tous ces aristocrates - car il semble bien que l'on ne puisse plus les appeller autrement - mênent aujourd'hui une existence de privilèges, un véritable train de vie nobiliaire comme on n'en avait plus vue depuis l'Ancien Régime. Non contents d'être des maîtres dans l'art d'agiter les minorités fanatisées, ils sont soutenus par toute une frange plumitive aveuglée par la religion des droits de l'homme, intellectuels pour lesquels toute remise en question du gouvernement de l'idéologie serait une atteinte portée à l'héritage de la révolution. Ils se trompent, le savent certainement, mais ils sont trop intégristes pour le reconnaitre. Quel soutient de choix que ces molah républicains, pour les grands seigneurs du syndicalisme! [...]

Les enseignants laisseront-ils l'école évoluer ?

Si les profs au lieu d'être recrutés à Bac plus cinq étaient désormais recrutés au niveau Bac plus un, ce serait mieux, il y aurait moins de contradictions.
Délivrés de ce souci d'excellence, qu'ils n'auaient jamais connu eux mêmes, ils pourraient se livrer sans complexe à une activité d'animateurs et d'éducateurs, épanouir leurs élèves au collège avec des activités ludiques comme le Hip-hop ou utiles comme la couture ou la mécanique (Gabriel ***-Bendit dixit dans sa merveilleuse Lettre à ceux qui n'aiment pas l'école). Ils accepteraient plus facilement aussi de faire un boulot de surveillant ou de travailleur social, puisque l'impératif de transmettre du savoir ne serait plus le centre de leurs préoccupations. Le dialogue avec les parents et les élèves serait aussi facilité : il n'y aurait plus cette pesante et injustifiable barrière culturelle.[...]

J'adooore aller lire les forums du grand débat national sur l'éducation : tant de clichés, ça me remonte le moral...

Commentaires

Auto-commentaire : Le dernier extrait est à prendre au second degré, du moins semble t-il au vu des autres posts de son auteur.
Mais pas les deux premiers, hélas...

Pascale - 4/12/03 - 14:45

Des clichés, c'est la généralisation, et la généralisation, ce n'est pas la voie de l'Education Nationale ? Encore un cliché, zut ! ;-)

Pourtant, en tant qu'élève lycéen, je suis bien placé pour le savoir... Et toi, encore plus, d'ailleurs.

Et vous, dans votre établissement, vous avez choisi quoi comme "débats" (qui sont, comme dirait l'autre, plus des "trolls", en fin de compte) ?

Jeannot - 3/12/03 - 23:00

bonjour ! au fil de mes balades sur le net, j'ai aterri ici ... j'ai lu et me suis surprise à partager qques idées ... il y a 2 semaine , g participé à ce "débat" en tant que parent ... le boycot total de lapart des enseignants m'a franchement déçu, même s'il est vrai ques le thèmes et la façon dont c'est proposé incite à la désertion ...
je vis à la réunion où d'autres problématiques encore existent (le frs est il une langue étrangère par ex ...) les moyens sont ridicules ici, et bon nombre d'enseignants semblent et désabusés et planplan ds leurs habitudes de travail ...le tout au détriment des élèves... je suis égalment "professionnelle de l'enfance" & répresentante des parents au conseil d'école ... depuis 3 mois maintenant je ne cesse d'halluciner sur ce qui se passe concretement (cad RIEN) pour améliorer les conditions d'accueil & d'apprentissage des enfants ...alors quel discours pour arriver à se rencontrer avec ces professionnels là !, ce qu'on peut appeler "la vocation", la mise à disposition envers + jeunes et + en difficultes , la possiilité de ne pas laisser un élève de côté ...cela n'existe pour ainsi dire pas tant que les prof de écoles seront + attachés à leur statut qu'à leur mission ... et ici ds les DOM, le statut semble primer !!
enfin, c pas très constructif com attitude , mais elle m'est inspirée de ce que je vis en lien avec l'école, ici (sachant en + qu'un enseignant en poste touche 40% de salaire en + , entre autres avantages ...) allez, à une prochaine, si c possible !

Nat - 4/12/03 - 9:29

Je viens d'aller faire un tour sur le forum de de garnd débat national... J'ai eu les cheveux hérissés sur la tête devant tant d'affirmations fausses, de débats stériles ou de clichés. Je doute que cela permette de faire avancer le schmilblick !!

LN - 4/12/03 - 9:53

Trois commentaires qui me confortent dans ma façon de voir la tribune libre : une collection de clichés. J'espère juste que ces personnes font l'effort ou preuve de courage en venant confronter leurs opinions à celles des autres, enseignants compris.
A moins qu'ils n'aient peur de voir leurs idées démolies à coup d'explications de la réalité vécue jour après jour sur le terrain.
En attendant, je n'irai pas voir le forum en question, j'ai peur de m'énerver... Bon courage, chère collègue.

Lilith - 4/12/03 - 18:12

Ça pose néanmoins des questions de fond, une fois qu'on s'est débarrassé de la simplification abusive et de la caricature.

Je n'ai pas le temps de développer mais je reviendrai vers toi un de ces jours.

Et, oui, je suis entouré d'enseignants et j'ai failli l'être aussi. Donc j'essaierai de ne pas trop faire d'emporte-pièce ;-)

s t e f - 9/12/03 - 11:03

Hors sujet : retard à l'allumage chez free : je ne découvre tous ces messages qu'aujourd'hui alors que le premier date du 3 décembre... Désolée de ce couac indépendant de ma volonté.

Pour répondre à Jeannot, les débats proposés dans mon établissement ont été : "comment motiver les élèves" et "comment lutter contre les incivilités et la violence scolaire".
Deux débats qui nous touchent particulièrement puisque, bien que non classé en ZEP ou en zone sensible, nous accueillons 25% d'élèves issus de ZEP.

Le jour même de l'organisation du débat, (lundi 8), nous avons appris que l'inspection académique nous IMPOSAIT la réinscription d'un élève.
Celui-ci s'était particulièrement fait remarqué pendant deux ans par son attitude totalement ascolaire, a été l'auteur de nombreuses dégradations dans l'établissement, a copieusement empoisonné la vie des enseignants, d'élèves, du personnel d'entretien et bien sûr de l'administration qui lui avait pourtant déjà donné une seconde chance en lui autorisant un redoublement en seconde professionnelle.
Cet individu peu recommendable a 18 ans, n'est donc plus sous obligation scolaire, et va pourtant être admis en terminale BEP, alors que nous sommes presque à la moitié de l'année et que ses résultats lamentables de seconde ne lui permettront pas de suivre en terminale.

Bref : on nous impose un loup dans une bergerie déjà pas mal agitée...

Nous avons été nombreux à boycotter le débat : ça vous étonne ?

Pascale - 10/12/03 - 9:52

En Normandie, l'éducation est largement supérieure au Centre de la France, vu mes résultats scolaires et ceux des stéphanois où j'habite depuis 1987 qui sont tout sauf comparables.
En Région Parisienne, il y avait des gens de qualité, l'éducation étant la même au niveau national, peut être que le problème vient des enseignants qui ne sont pas ou plus de qualité....cela dit j'attends de voir les polytechniciens...

Nathalie Hamel - 17/12/03 - 16:04

| Index | Avant | Archives |